Qu’est ce que la psychogénéalogie : C’est un terme inventé et popularisé par la psychologue Anne Ancelin-Schützenberger.
C’est la branche de la psychothérapie qui intègre la généalogie et le contexte familial de manière systémique dans le travail thérapeutique. Il désigne le fait de chercher à «guérir» un trouble par un travail sur la psyché du patient à travers les générations qui lui précèdent. Cela passe par l’analyse transgénérationnel qui est un travail d’investigation, d’analyse, sur les différents traumatismes qui ont pu affecter les ancêtres représentés sur l’arbre généalogique, cela permet de creuser les processus de répétitions.
La psychogénéalogie est née de le généalogie et de la psychologie (psychanalyse).
La généalogie correspond à la connaissance de ses ancêtres, de sa lignée : c’est à dire de qui je suis né ? d’où je viens ?
Au 19ème et 20ème siècle, la généalogie connaît un regain d’intérêt qui se comprend dans une optique de soin en psychologie clinique.
Les chercheurs s’intéressent de plus en plus à l’influence de l’entourage familial sur notre psyché. Et ce, dès le début de la psychanalyse puis de la thérapie familiale, sous l’influence notamment de Sigmund Freud, de Carl Jung et de l’école de Palo Alto. C’est dans cette dynamique que naît la psychogénéalogie.
La psychogénéalogie propose de découvrir les évènements qui, vécus par nos aïeux, pourraient avoir une résonance avec nos propres problèmes, afin de mettre un terme à leur répétition. La méthode du “génosociogramme”, créée par Anne Ancelin-Shützenberger permet de relever et de clarifier les coïncidences de dates et d’âge chez divers membres d’une même famille. Cet arbre généalogique thérapeutique est constitué des faits marquants et des évènements importants, heureux ou malheureux, sur plusieurs générations : mariages, naissances séparations, maladies, déménagements… Ce travail de mémoire se fait d’une part en interrogeant la famille, puis en utilisant les méthodes habituelles d’investigation de la généalogie dans les registres des mairies, enquêtes dans les régions d’origine…
L’histoire familiale
Avant même notre naissance, nous sommes le fruit des projections, des attentes et des représentations parentales. Nous entrons dans le monde en tant que membre d’une famille, notre identité se définit par un nom et des prénoms qui témoignent de notre filiation autant que nos caractéristiques physiques.
L’Homme n’est pas un être isolé, avant de devenir ‘quelqu’un’ avec ses propres intérêts, capacités, désirs, motivations, croyances etc… il est d’abord le fils ou la fille de…, le petit fils ou la petite fille de…, il est un être désiré et projeté par la famille.
La psycho-généalogie perçoit donc l’individu comme l’élément d’un maillage familial représenté au travers de l’arbre généalogique. Elle étudie les déterminants conscients et inconscients qui sont transmis au travers de la dynamique familiale et vise à résoudre les mécanismes de projection, d’identification et de répétition.
Les phénomènes de répétition
La construction du génosociogramme (représentation graphique et codifiée de l’arbre généalogique sur lequel est projeté l’inconscient familial) permet de repérer les évènements répétitifs tels que les maladies, les accidents ou encore les conflits relationnels.
Anne Ancelin-Schutzenberg, fondatrice de la psychogénéalogie, aborde la question des mécanismes de répétition en les définissant comme : « une sorte de loyauté invisible qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou pas, que nous le sachions ou pas des situations agréables ou des évènements douloureux ».
Ces mécanismes, empreints de l’inconscient familial, s’expriment notamment autour des syndromes d’anniversaire : « Répéter les mêmes faits, les dates ou âges qui ont fait le roman familial est une manière pour nous d’honorer nos ancêtres et de vivre en loyauté avec eux. » Ils peuvent également correspondre à des évitements de comportements. Dans ce cas, l’individu agit ‘au contraire de’, ‘à l’inverse de’, mais sa référence n’en demeure pas moins la même personne ou la même histoire.
Les Principes Fondamentaux de la Psychogénéalogie
- La Transgénérationnalité : Ce principe suggère que les événements et les émotions non résolus dans la lignée familiale peuvent se répercuter sur les générations futures. Nos maux sont parfois hérités de nos ancêtres. Tous les non dits dits, sentiments de honte, la culpabilité, les colères rentrées… portés par nos ancêtres peuvent se transmettre sur plusieurs générations. L’enfant qui naît, baigne dans l’univers de ses parents, chaque être humain va représenter extérieurement ce qu’il ne peut pas exprimer intérieurement par des gestes, le ton de la voix, des maux physiques ou psychiques.. Ce sont les traces psychiques d’émotions refoulées, les non dits qui s’expriment chez les descendants. La transmission intergénérationnelle se fait de manière inconsciente.
- Les Loyautés Familiales Invisibles : Souvent, nous portons des charges familiales sans même en être conscientes. Nous pouvons adopter des croyances, des valeurs ou des comportements pour être fidèles envers un ancêtre ou pour réparer un conflit familial passé. Ces loyautés invisibles peuvent nous limiter dans notre épanouissement personnel.
- Les Secrets de Famille : Les secrets de famille, qu’ils soient conscients ou non, peuvent avoir un impact profond sur notre vie. Découvrir et confronter ces secrets peut être libérateur et nous permettre de guérir.
Utiliser la Psychogénéalogie pour Mieux se Comprendre
Maintenant que nous comprenons les principes fondamentaux de la psychogénéalogie, comment pouvons-nous l’utiliser pour mieux nous comprendre ?
- Prendre Conscience de nos Schémas Répétitifs : En examinant notre histoire familiale, nous pouvons identifier les schémas répétitifs dans notre vie. Par exemple, des schémas de relations dysfonctionnelles, des phobies ou des tendances à l’autosabotage. Une fois que nous sommes conscients de ces schémas, nous pouvons travailler à les briser.
- Explorer nos Émotions Profondes : La psychogénéalogie nous encourage à explorer nos émotions profondes et à comprendre d’où elles viennent. Cela peut nous aider à libérer des émotions refoulées et à vivre de manière plus authentique.
- Guérir et Se Libérer : En travaillant sur les traumatismes non résolus de notre histoire familiale, nous pouvons guérir et nous libérer des tensions émotionnelles qui nous ont été transmises. Cela peut améliorer notre bien-être mental et émotionnel.
La thérapie
Cette thérapie a en effet la particularité d’intégrer différentes théories, différentes écoles de pensées, dont les plus connues sont les suivantes :
- Alexandro Jodorowski soutient qu’on porte son arbre généalogique dans son corps et que l’on peut expulser ses souffrances grâce à un travail de prise de conscience et un rituel de purification.
- La méthode de “constellation familiale”, du psychanalyste allemand Bert Hellinger, repose sur un travail de groupe qui permet de concrétiser le “champs d’énergie familial” par le choix de différentes personnes qui représentent notre famille.
- Pour le psychanalyste Serge Tisseron (dans la droite lignée d’Abraham et de Torok), l’outil de la psychogénéalogie est le transfert, ce lien thérapeutique qui devient une chambre d’écho du passé. Le rôle du thérapeute consiste alors à aider son patient à identifier le secret de famille dont il a la charge, de déposer ce fardeau et d’utiliser ses propres ressources afin de reprendre en mains son destin.
Une thérapie : les constellations familiales
Fondée par Bert Hellinger, psychothérapeute allemand, la méthode des constellations familiales est une thérapie psycho généalogique qui met en jeu l’inconscient familial et transgénérationnel. Proche du psychodrame, sorte de théâtre thérapeutique où les participants jouent le rôle de nos proches, elle s’effectue en groupe et permet de rejouer un script, celui de l’histoire familiale, pour en dénouer les nœuds. Le principe : les secrets de famille peuvent devenir les maîtres silencieux de nos destins, les révéler est un premier pas pour mettre un terme à des scénarios répétitifs malheureux. De catégorie brève, cette thérapie opère un travail de libération, qui peut s’apparenter à un deuil, celui de la famille parfaite.
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